Vois-le juste un peu

Le baissé de ses yeux pour mourir le regard
Le silence des jeux d'un vilain p'tit canard
Font de ton quotidien un aveugle sans mots
Le croisé anodin de l'enfant d'un fléau.

La fenêtre est fermée sur des larmes douleur
La famille est cloîtrée dans l'antre du malheur.
Et tu passes trop sourd sous ces cris qui dérangent
Sans savoir qu'il est lourd le fardeau de cet ange.

Puis tu lis sur sa peau tout le bleu qui fait mal
"Il a du fair' le sot.. La chute êtr' brutale !
Encore un dur bambin, que je plains ses parents !"
Il a juste un matin, réveillé le méchant.

Et tu lis le discret au frileux de ses gestes
Mais ta vie trop pressée ne sent pas l'indigeste
Quand son corps si petit te tendrait une main
Si la peur travestie ne taisait son chagrin !

Il voudrait tant ta vue, l'attention d'un plus grand
Sans les maux défendus qui le font différent.
Ne lui demande pas de t'offrir vérité
Comment il s'est fait ça ? Il dirait: « j'suis tombé » !

Mais apprends à le voir ce voisin malheureux
Il est mort son espoir au muet de tes yeux
Tous ses jours sont coups bas derrière ses rideaux
Le violent c'est papa, en ses mains: tous ces mots.


Cat