Te souviens-tu mon Amour ?
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Ces temps couvant nos
rayons de Lune lorsque les cœurs s’embrassaient pour l’unique voyage et
que le souffle se coupait à l’embrasure de nos attentes ? Cet éternel
mis dans tes veines au flux du sang qui coule en mes pupilles. Ces
coups du sort parés de tes pieds qui n’avaient comme écho que l’arrondi
de mon nombril et l’espérance au bout de mes doigts.
Et ces discours d’âme à
âme évoquant le semblant de la couleur de nos yeux et la fragrance de
nos peaux. Tout ces Inventés d’une histoire, l’Imaginé qui nous berçait
?
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Te souviens-tu mon Ange ?
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De l’union des corps
dans les eaux, au bord du chemin qui s’éveillait, mes pas alourdis de
ta présence et ce vouloir tout protéger. Cet arc-en-ciel que je
dessinais en effleurant ton siège ou bien ton ventre ? Ces heures à
sentir la vie au creux du Moi, à parler seule mais avec Toi.
Et ces questions dans
mes sourires et ces peurs dans mes souffrances. Ces instants estimés en
semaines, ce compte à rebours accroissant de cm en cm sur ta peau, sur
ma peau.
Les larmes que je versais pour deux, entre un bonheur et une épreuve.
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Te souviens-tu mon Cœur ?
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Des rêves que je te
contais lorsque la Nuit nous escortait, lorsque les Heures
s’attardaient en ces silences qui n’étaient qu’à Nous, que je faisais
Nous.Et ces soupirs au creux des reins, lorsque le mal parlait trop
fort, lorsque je quémandais la paix… juste un repos pour ta douceur.
Et ces graphiques trop mal écrits, ces lignes à l’horizon, ces verticales trop tordues pour que je puisse les entendre…
Ces mots médecins qui te
peignaient … « C’est une chipie ! C’est une fille ! » .. Une prochaine
femme en mon antre… La magie dans mes entrailles. .
Te souviens-tu ma chérie ?
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Ces mois à réclamer
notre naissance, la guérison d’un Infini… Ces mots écrits dans mes
paupières, passant de prénoms en prénoms, cherchant à définir ton
avenir ?
Ces nuits tremblantes
dans tes bras, conspirant contre un bien trop tôt et puis ces
contractés geignant dans des trop tard ? Et la douleur dans des aigus …
Et tout ce grave en tête à tête avec le danger ?
On s’est battu pour
l’unité. S’accrochant au destin comme on s’attache aux
vérités.Absorbant l’amour dans la tendresse comme on puise l’eau dans
un puits pour faire la vie, pour faire la survie.
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Te souviens-tu ma poupée ?
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Ce jour où tout nous fut
coupé. Le même écrin et le même air. Le même corps , le même ciel. Le
même sang, les mêmes sons. La même peur, le même amour. La même
attente, les mêmes jours. Le même pain, les mêmes soifs. Les mêmes pas,
les mêmes mots.
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Te souviens-tu ma merveille ?
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Ce jour où ces autres
nous observaient dans la même souffrance. La déchirure du UN … Les
milliers de souvenirs abandonnés en mon ventre, ces morceaux de Nous
laissés en silences au fin fond de Moi ...De ce cri qu’ils ont cherché
comme pour sceller la désunion dans une union.
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Te souviens-tu mon bébé d’il y a quatorze années ?
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Cat